Portrait de Christine Rolland - nouvelle rédactrice en chef adjointe de la Revue Santé Publique

INTERVIEW DE :
Christine Rolland
RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE DE LA REVUE, RUBRIQUE "POLITIQUES, EXPERTISES ET INTERVENTIONS EN SANTÉ PUBLIQUE"
SOCIOLOGUE ET ENSEIGNANTE CHERCHEURE À L’IFEC
Pouvez-vous présenter votre parcours ?
Mon parcours professionnel associe sociologie et santé publique, activités de recherche en milieu académique et missions de consultance dans le champ des politiques sociales et de santé.
Au début des années 2000, j’ai travaillé dans un cabinet conseil généraliste, puis dans un autre spécialisé en santé publique, tous les deux à Toulouse. Des rencontres et un attrait pour la recherche et le milieu de la santé publique m’ont amenée à rejoindre à la fin des années 2000 une unité mixte INSERM/Université Toulouse III Paul Sabatier, aujourd’hui dénommée CERPOP, Centre d'Épidémiologie et de Recherche en santé des POPulations. J’ai d’abord travaillé au sein d’une équipe d’épidémiologie et de sociologie du vieillissement, puis au sein d’une équipe s’intéressant de manière plus transversale aux inégalités sociales de santé (aujourd’hui appelée « EQUITY/Incorporation biologique, inégalités sociales, épidémiologie du cours de la vie, cancer et maladies chroniques, interventions, méthodologie »).
En 2013, j’ai opté pour un retour vers une activité de consultance en rejoignant une coopérative d’ingénierie sociale, Cisame, au sein de laquelle j’ai mené des missions d’études et d’accompagnement pour des institutions publiques et des établissements sociaux et médico-sociaux.
En 2022, j'ouvrirai une nouvelle page de mon parcours professionnel en tant qu’enseignant chercheur au sein de l’IFEC, l'Institut Franco-Européen de Chiropraxie, unique école en la matière en France. J’aurai pour mission de contribuer au développement de la recherche en santé musculosquelettique et à la mobilisation des connaissances dans une discipline en plein essor qui s’inscrit dans une prise en charge interdisciplinaire centrée sur les besoins du patient.
À votre avis, quels sont les atouts de la revue Santé publique ?
Il me semble qu’un terme caractérise particulièrement la revue, c’est celui de diversité. Diversité des manuscrits reçus et publiés, non seulement au niveau des sujets abordés et de la méthodologie d’étude. Diversité aussi au niveau du profil des auteurs : chercheurs de diverses disciplines, confirmés ou débutants, professionnels de santé, agents d’une collectivité territoriale… Cette caractéristique fait que la revue peut être lue - et est effectivement lue - par une diversité de lecteurs. Ce positionnement est un atout essentiel dans une perspective double de diffusion de la connaissance et de réflexion sinon d’inflexion sur les pratiques en santé publique.
Je rejoins totalement Frédéric Denis, nouveau rédacteur en chef, sur le rôle de la revue, en tant que promoteur de la francophonie, dans un environnement où les publications en langue anglaise dominent.
Quels sont les aspects sur lesquelles elle gagnerait à évoluer ?
Comme tous les médias « traditionnels », la revue Santé publique est confrontée au tournant numérique. Celui-ci interroge le modèle économique ainsi que l’ergonomie des outils. Le premier point fait partie des questions prioritaires pour Frédéric Denis, ainsi qu’il l’a exprimé lors de sa prise de fonction. Concernant le second point, les réflexions sont en cours et nous sommes à la recherche d’une plateforme de gestion des articles plus ergonomique.
Un autre axe d’amélioration concerne la temporalité du processus de publication qui mérite selon moi, d’être raccourci de manière à être plus réactif. Sur un sujet tel que la pandémie à laquelle nous avons été confrontés, cet aspect est primordial. Je le vois aussi comme un élément appréciable pour les auteurs et pour les évaluateurs des manuscrits, dans la réduction les délais d’échanges entre eux. Le comité de rédaction se penche déjà sur cette question.
En tant que Rédactrice en chef adjointe, quels sont les projets que vous souhaiteriez porter ?
Avant d’être nommée à cette fonction, j’ai assuré le suivi et la coordination du numéro spécial Covid-19, paru fin 2021. De cette place, j’ai pu découvrir le processus éditorial de la revue « de l’intérieur » et non pas du côté de l’auteur publiant. J’ai trouvé cela très intéressant et m’a permis de formuler des projets que j’aimerais porter.
J'ai évoqué la diversité du profil des auteurs. Le dialogue entre ces profils est une spécificité de la revue qui mérite, à mon avis, d’être confortée et déployée. Nous réfléchissons à des formules dans ce sens qui pourraient impliquer d’adapter des modalités d’appels à contributions, sous une forme plus proactive ou interactive, dans le cadre de numéros spéciaux ou dans des rubriques dédiées, au sein desquels des articles de format divers dialogueraient.
Un autre axe de réflexion concerne la structuration de la revue par rubriques, à savoir : Politiques, expertises et interventions en santé publique ; Pratiques et organisation des services de santé ; Afrique et perspectives internationales. Si ces rubriques sont porteuses de sens et ont une histoire au sein de la revue, leurs frontières sont parfois floues sinon perméables, en particulier les deux premières. Sont-elles à redéfinir, à concevoir autrement ?
Pour conclure, je voudrais souligner la qualité du collectif de travail au sein du comité de rédaction et son esprit convivial, et en particulier, saluer le travail de Christine Ferron qui a été rédactrice adjointe de la rubrique pendant plus de dix ans. Tous les points que je viens d’évoquer feront l’objet de discussions, de manière à prendre des décisions de manière concertée et partagée. Je débute à cette fonction, et j’aurai grand plaisir à échanger avec les membres du Comité de rédaction sur ces sujets.