Prise en charge des patients souffrant de la tuberculose en milieu urbain : offre de soins et parcours thérapeutique
Résumé en Français
Objectifs : cette étude descriptive et prospective avait pour objectifs de déterminer l’incidence de la tuberculose pulmonaire à frottis positif (TPM+) par Aire de santé (AS) de la ville de Douala, d’évaluer l’utilisation des différents centres de diagnostic et de traitement de la tuberculose (CDTs) et de décrire les facteurs influençant le choix des CDTs.
Méthode : pendant un an, résidence et CDT de prise en charge de chaque patient TPM+ ont été localisés avec un GPS et projetés sur une carte sanitaire géo-référencée. Des groupes de discussion thématique entre les patients TB ont été organisés dans sept des dix-neuf CDTs choisis par convenance.
Résultats : l’incidence de la TPM+ à Douala n’est pas distribuée d’une façon aléatoire entre les Aires de santé : certaines AS ont une incidence cinq fois supérieure à la moyenne. Plus de la moitié des patients (65 %) ne sont pas soignés dans le CDT qui leur est désigné par le système de santé. La fréquentation d’un CDT dépend souvent d’aléas tels que : l’expérience antérieure avec une unité de soins, les recommandations des membres de la famille, des amis ou étrangers, l’orientation (parfois désorientant) par le personnel de santé. Les références ne suivent que rarement la logique du système.
Conclusion : l’offre de soins pour la tuberculose dans la ville de Douala et le parcours thérapeutique des patients ne concordent souvent pas. L’information et la communication sur la tuberculose et l’offre de soins peuvent rendre la prise en charge de cette maladie plus efficiente et efficace.
Méthode : pendant un an, résidence et CDT de prise en charge de chaque patient TPM+ ont été localisés avec un GPS et projetés sur une carte sanitaire géo-référencée. Des groupes de discussion thématique entre les patients TB ont été organisés dans sept des dix-neuf CDTs choisis par convenance.
Résultats : l’incidence de la TPM+ à Douala n’est pas distribuée d’une façon aléatoire entre les Aires de santé : certaines AS ont une incidence cinq fois supérieure à la moyenne. Plus de la moitié des patients (65 %) ne sont pas soignés dans le CDT qui leur est désigné par le système de santé. La fréquentation d’un CDT dépend souvent d’aléas tels que : l’expérience antérieure avec une unité de soins, les recommandations des membres de la famille, des amis ou étrangers, l’orientation (parfois désorientant) par le personnel de santé. Les références ne suivent que rarement la logique du système.
Conclusion : l’offre de soins pour la tuberculose dans la ville de Douala et le parcours thérapeutique des patients ne concordent souvent pas. L’information et la communication sur la tuberculose et l’offre de soins peuvent rendre la prise en charge de cette maladie plus efficiente et efficace.
English abstract
Objectives: This descriptive and prospective study was designed to determine the incidence of smear-positive pulmonary tuberculosis (PTB+) by health area (HA) in Douala, use of Diagnosis and Treatment Centres (DTCs) and the factors influencing the choice of DTC.
Methods: Over a one-year period, the residence of all PTB+ patients and the DTC at which they were treated were located by means of a GPS system and represented on a geo-referenced health map. Incidence of PTB+ per HA was calculated. Focus group discussions with TB patients were then held in seven of the nineteen DTCs chosen by convenience.
Results: The incidence of PTB+ is not randomly distributed between HAs, as the incidence is fivefold higher than the mean in some HAs. More than one half of patients (65%) were not treated in the DTC to which they were designated by the health system. Attendance in a DTC mostly depends on chance decisions based on previous experiences with a health care unit, recommendations from family members, friends or strangers, or the (sometimes erroneous) reference by health care personnel. References rarely follow the logic of the system.
Conclusion: The provision of health care for TB in the city of Douala and health care-seeking behaviour of patients frequently do not correspond. Information and communication on TB care delivery could make the management of tuberculosis more efficient and more effective.
Methods: Over a one-year period, the residence of all PTB+ patients and the DTC at which they were treated were located by means of a GPS system and represented on a geo-referenced health map. Incidence of PTB+ per HA was calculated. Focus group discussions with TB patients were then held in seven of the nineteen DTCs chosen by convenience.
Results: The incidence of PTB+ is not randomly distributed between HAs, as the incidence is fivefold higher than the mean in some HAs. More than one half of patients (65%) were not treated in the DTC to which they were designated by the health system. Attendance in a DTC mostly depends on chance decisions based on previous experiences with a health care unit, recommendations from family members, friends or strangers, or the (sometimes erroneous) reference by health care personnel. References rarely follow the logic of the system.
Conclusion: The provision of health care for TB in the city of Douala and health care-seeking behaviour of patients frequently do not correspond. Information and communication on TB care delivery could make the management of tuberculosis more efficient and more effective.
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Texte intégral sur www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=SPUB_135_0647
Santé publique n°5, septembre-octobre 2013 | p. 647 à 653 | publié le 7 janvier 2014