Introduction : pour un régime d’assurance maladie qui protège des travailleurs, les exonérations du ticket modérateur pour insuffisance respiratoire chronique grave ou les remboursements d’oxygénothérapie à domicile peuvent être utilisés comme marqueurs d’insuffisance respiratoire chronique sévère. Notre but était de rechercher des différences de prévalence de ces marqueurs selon la profession exercée.
Méthodes : nous avons analysé la base de données des remboursements du Régime social des travailleurs indépendants en termes d’âge, de genre, de profession exercée et de lieu de domicile. La variable dépendante était un marqueur d’insuffisance respiratoire chronique sévère.
Résultats : les 153 334 assurés (moyenne d’âge : 49 ans ; sex-ratio : 2,3 hommes pour une femme) présentaient une prévalence de 0,70 %. Après ajustement la prévalence était plus élevée chez les assurés a) domiciliés dans un département à fort taux de chômage (odds ratio (OR) = 1,526 intervalle de confiance (IC) : 1,296 ; 1,798), b) domiciliés dans un département faiblement urbanisé (OR = 1,703 IC : 1,241 ; 2,337), c) appartenant à une des professions suivantes : boulanger (OR = 2,526 IC : 1,783 ; 3,580), buraliste (OR = 2,287 IC : 1,640 3,187), prothésiste dentaire (OR = 2,105 IC : 1,055 ; 4,200), travailleur du métal (OR = 1,997 IC : 1,250 ; 3,190), transporteur (OR = 1,916 IC : 1,383 ; 2,654), maçon (OR = 1,814 IC : 1,346 ; 2,445), vendeur non sédentaire sur éventaires et marchés (OR = 1,811 IC : 1,305 ; 2,512), travailleur de l’hôtellerie et de la restauration (OR = 1,478 IC : 1,108 ; 1,972), autres travailleurs du bâtiment (OR = 1,400 IC : 1,002 ; 1,954).
Conclusion : la prévalence des marqueurs d’insuffisance respiratoire chronique sévère varie selon la profession. Les actions de prévention de l’insuffisance respiratoire devraient être renforcées auprès des professions présentant les prévalences les plus fortes.