Coordination d'appui au médecin traitant pour faciliter les parcours de ses patients

Marie-Odile Frattini | Michel Naiditch

Résumé en Français

Contexte : En France, le médecin traitant (MT) a pour mission de coordonner les parcours de soins de ses patients. Mais il a peu de disponibilité pour l’assurer. En Franche-Comté, une coordination d’appui au médecin traitant a été développée.
Objectif : Étudier son fonctionnement et ses effets sur les pratiques du MT.
Méthodes : Recherche qualitative basée sur des entretiens individuels du staff de l’association et des régulateurs ; des entretiens collectifs de 12 coordinatrices (quatre groupes) et 37 médecins (cinq groupes) en s’appuyant sur des vignettes cliniques pour percevoir les représentations et usages du dispositif, son utilité, ses effets sur les pratiques et sa régulation.
Résultats : Mise à jour d’une forme originale de coordination s’apparentant à un dispositif de type gestionnaire de cas du fait qu’elle s’intéresse aux conséquences de la maladie sur la vie de tous les jours en vue de faciliter le parcours de soins et de vie des patients. Mais elle s’en écarte car le dispositif, en étant d’abord au service des MT, peut amener les coordinatrices à privilégier les vues de la médecine au détriment de certaines aspirations des personnes. Deuxièmement, les situations ne sont pas définies a priori, ce qui fait de l’Association du réseau de santé de proximité et d’appui (Arespa) un dispositif ouvert, interstitiel et évolutif.
Discussion : L’ensemble du dispositif s’inscrit dans un cadrage institutionnel et un mode de régulation spécifiques qui ont pour objet de garantir l’usage et l’efficacité individuelle et collective de l’Arespa. Nous en discutons au regard de la littérature sur le case management.

English abstract

Background: In France, the referring GP is responsible for coordination of the patient’s care pathway, but GPs appear to have few resources to achieve this task. A general practitioner support network (Arespa) was developed in the Franche-Comté region (Arespa) for complex patients.
Objective: To analyse the functioning and effects. of this network on the GP’s practices.
Methods: Qualitative research. Material based on individual semistructured interviews of members of Arespa staff and regulatory bodies; collective interviews of all coordinators (12; 4 groups) and general practitioners (37, 7 groups). Clinical vignettes were used to determine the nature of the coordinators’ work; the doctor’s perception of the network and how and why they used it; the perceived impact of the network; but also regulation by funding bodies.
Results: This coordinating network can be considered to be an original case management organisation, as it addresses the consequences of the disease on the patient’s everyday life in order to facilitate the care pathway and life. The main differences are that it is primarily directed to GPs and coordinator interventions may therefore focus on treatment the consequences of disease rather than the patient’s expectations. Secondly, there are no eligibility criteria for a patient’s entitlement to Arespa intervention, which depends exclusively on each doctor’s assessment.
Discussion: This approach is part of a specific institutional and regulatory framework designed to ensure the use and individual and collective efficacy of the Arespa network. The authors discuss the results in the light of the literature on case management.

Santé publique n°1 supplément, janvier-février 2015 | p. 87 à 94 | publié le 8 avril 2015

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