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La stigmatisation des PVVIH en Afrique : analyse de ses formes et manifestations au Burkina Faso

Résumé en Français

Introduction : L’impact négatif de la stigmatisation sur la prévention du VIH et la prise en charge a été documenté. La stigmatisation a été analysée au plan qualitatif au Burkina Faso, où la prévalence VIH est faible (1 %). Des mesures quantitatives sont encore nécessaires pour identifier les formes et manifestations majeures de la stigmatisation. Méthodologie : Dans le cadre de l’étude MATCH (Multi-country African Study on Testing and Counselling for HIV), une étude transversale a été conduite auprès de personnes ayant déjà fait le test VIH. Les personnes séropositives ont été interrogées sur les conséquences du résultat VIH+. Leur vécu de la stigmatisation a été évalué à travers 20 indicateurs de manifestations de la stigmatisation, regroupés en trois formes de stigmatisation/ discrimination. Résultats : Au total, 219 PVVIH ont été recrutées. L’auto-stigmatisation est la forme majeure de stigmatisation. Elle est estimée dans cette étude à 46 % comparativement à la stigmatisation dans les relations interpersonnelles évaluée à 40 % et la stigmatisation dans les services de santé qui est de 11 %. L’expérience de la stigmatisation dans les relations interpersonnelles est davantage rapportée par les PVVIH qui ont partagé leur résultat, celles qui ont un faible niveau de scolarisation, les veufs/veuves ou séparés, et les membres d’association. La stigmatisation dans les services de santé est rapportée plus souvent par les membres d’associations. Conclusion : Les programmes de prise en charge doivent, parallèlement à l’extension des antirétroviraux, intégrer un volet psychologique plus adapté aux besoins. Les activités d’appui psychosocial ciblant davantage l’individu doivent être développées, surtout au sein des associations.

English abstract

Introduction : Negative impact of stigma on HIV care and prevention is documented. Qualitative approaches were used to describe its importance in Burkina Faso (1% of HIV prevalence) and need to be completed by quantitative estimations of the main manifestations and categories of stigma. Methodology : During the MATCH study (Multi-country African Study on Testing and Counselling for HIV) conducted in 2007-2008, 219 people tested HIV positive (PLWHA) were interviewed by means of a quantitative questionnaire. One of the topics concerned their experience of the consequences of HIV positive results using 20 items on stigma manifestations, classified into 3 categories : stigma in health care services (7 items), interpersonal stigma (10 items) and internal stigma (3 items). Results : Internal stigma is the major category experienced by PLWHA in Burkina Faso (46%) compared to 40% for interpersonal stigma and 11% for stigma in health care facilities). PLWHA who disclosed their HIV result, widows or separated persons, those with a lower level of education, PLWHA who joined community-based organizations are more likely to experience interpersonal stigma. Stigma in health care facilities is more frequently reported by PLWHA who joined community-based organizations. Internal stigma affects all PLWHA, with no significant differences in terms of age categories or gender. Conclusion : Antiretroviral scaling-up programmes must integrate more adapted psychology support aspects. Psychosocial activities, targeting persons and not groups, must be part of PLWHA care in Burkina Faso, especially in community-based organizations.

Santé publique n°3, mai-juin 2014 | p. 375 à 384 | publié le 25 août 2014

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