Unité de néonatologie de référence nationale du Mali : état des lieux

Fatoumata Dicko-Traoré | Mariam Sylla | Youssouf Traoré | Aliou Traoré | Hawa Diall | Abdoul Aziz Diakité | Djènèba Konaté | Fatoumata Léonie Diakité | Balilé Harber | Adama Koné | Maméry Sidibé | Fousséni Traoré | Belco Maïga | Amadou Touré | Boubacar Togo | Toumani Sidibé

Résumé en Français

Introduction : le taux de mortalité néonatale au Mali est l’un des plus élevés au monde. Le pays ne dispose que d’une seule unité de néonatologie de référence nationale située à Bamako, la capitale. Objectif : décrire l’évolution de la morbidité et de la mortalité néonatales, du personnel et de la capacité d’accueil de 2008 à 2009 au niveau de l’unité de néonatologie de référence nationale au Mali. Méthodes : il s’est agi d’une étude descriptive transversale au niveau de l’unité de néonatologie du Centre Hospitalier Universitaire Gabriel Touré de Bamako. Nous avons compilé les données concernant le personnel, le nombre d’admissions, le sex ratio, le mode d’admission, les pathologies diagnostiquées, le devenir des patients, la capacité d’accueil et la duréemoyenne de séjour sur la période du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2012. Résultats : le personnel médical est passé de un à trois à partir de 2009 et les infirmiers et sages-femmes de 16 à 14 pour un nombre moyen de lits de 44. Le nombre moyen d’hospitalisations par an a été de 3900 (extrêmes : 3667-4585) avec 14% de naissances in born et une durée moyenne de séjour de 3,7 jours. La prématurité, l’anoxie périnatale et l’infection ont représenté 80,5% des causes d’hospitalisation et 79,5% des décès. Le taux de mortalité a varié de 28,5 %à 36,8%avec une moyenne annuelle de 33,2 %. Les pathologies les plus létales ont été le tétanos (60,8 %), la prématurité (42,7 %), l’anoxie périnatale (29,4 %) et l’infection (25,7 %). Conclusion : le taux de mortalité néonatale dans notre contexte reste encore très élevé. Des efforts doivent être consentis par les autorités sanitaires pour décentraliser la prise en charge du nouveau-né malade.

English abstract

Background: The neonatal mortality rate in Mali is one of the highest in the world. Only one national reference neonatology unit is available in the country. Aim: To describe the time-course of morbidity, mortality, staff and accommodation facilities from 2008 to 2009 in Mali’s unique national reference neonatology unit. Methods: This descriptive and cross-sectional study was conducted in the neonatology unit of Gabriel Touré Teaching Hospital, Bamako. Data concerning staff, number of admissions, sex ratio, diseases, patients outcome, capacity and length-of-stay were compiled for the period from 1st January 2008 to 31 December 2012. Results: Medical staff increased from one to three in 2009 and the number of nurses and midwives decreased from 16 to 14 with an average number of beds of 44. The mean number of hospitalizations per year was 3,900 (range: 3667-4585) with 14% of in-born deliveries and a mean length-of-stay of 3.7 days. Prematurity, birth asphyxia and infection represented 80.5% of reasons for admission and 79.5% of deaths. The mortality rate varied from 28.5% to 36.8% with an annual mean of 33.2%. The diseases associated with the highest mortality were tetanus (60.8%), prematurity (42.7%), birth asphyxia (29.4%) and infection (25.7%). Conclusion: Neonatal mortality remains very high in Mali. Health authorities should take measures to decentralize the care of sick newborns in order to reduce neonatal mortality in Mali.

Santé publique n°1, janvier-février 2014 | p. 115 à 121 | publié le 3 avril 2014

Ce site utilise des cookies pour assurer l'authentification des internautes, mais également pour réaliser des statistiques de visites.