Informations et consentement au cours de soins dentaires associés à la recherche biomédicale

Alix Le Breton | Christian Hervé | Philippe Pirnay

Résumé en Français

Objectifs : dans le cadre des soins dentaires, l’extraction, parfois inéluctable, présente l’opportunité de pouvoir récupérer des cellules souches de la pulpe dentaire mises à profit pour de nouvelles thérapeutiques de réparations tissulaires telles que l’os craniofacial et des dents. Dans ce contexte, l’utilisation d’échantillons biologiques d’origine humaine est subordonnée au respect de règles juridiques et éthiques. Notre objectif était d’examiner comment poser un cadre éthique à la collection des dents. L’objectif secondaire était de montrer comment cette recherche doit protéger le patient/donneur et le rendre véritablement acteur de cette démarche. Méthodes : une revue systématique de la littérature a été réalisée sur les banques de données Medline, Réseau Rodin, EM-Premium, Légifrance, et sur les sites du Comité consultatif national d’éthique et du Comité national odontologique d’éthique. Résultats : au total, 32 articles ont été inclus. Les résultats conduisent à repérer les principes qui autorisent la combinaison de la recherche dans le soin dentaire tenant compte du respect de l’autonomie et de la dignité des patients. Conclusion : la personne doit être correctement informée et elle doit donner son accord à l’utilisation de sa dent. Toutefois, certaines incertitudes persistent. Il s’agit aussi de recueillir un consentement valide pour la recherche médicale dans le cadre d’un soin que le patient craint particulièrement et qui le place en plus grande vulnérabilité. Afin d’assurer un choix réellement éclairé, cet article expose comment l’information et le consentement du patient dans le domaine particulier des soins de la sphère buccale associés à la recherche biomédicale doivent demeurer un acte de soin et de relation éthique.

English abstract

Introduction: Tooth extraction as a part of dental care provides an opportunity to obtain dental pulp stem cells that could constitute new therapeutic tools for craniofacial bone and teeth repair. However, the use of tooth as a biological sample of human origin must comply with legislation and ethical rules. Methods: A systematic literature review was conducted using Medline, Réseau Rodin, EM-Premium, Légifrance, and the Comité consultatif national d’éthique and Comité national odontologique d’éthique websites. Results: A total of 32 articles were included. This review of the literature on ethical issues identified the principles allowing research to be conducted in the context of dental care, while respecting the patient’s autonomy and dignity. Conclusion: The patient must receive clear and accurate information and must give his/her consent before using a tooth for research purposes. However, a number of problems remain unresolved. This study explains how patient information and consent in the context of biomedical research must remain an integral part of dental care based on an ethical relationship.

Santé publique n°6, novembre-décembre 2013 | p. 803 à 812 | publié le 27 janvier 2014

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