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Épidémiologie et facteurs de risque des intoxications volontaires au Mali

Résumé en Français

Introduction : l’intoxication volontaire est un problème médical et social majeur des pays en voie de développement. Le but de cette étude était de décrire les caractéristiques épidémiologiques et cliniques des intoxications aigües volontaires au Mali, ainsi que les facteurs de risque liés à l’évolution de ces intoxications, en vue de diminuer la morbidité et la mortalité liées à cette problématique.
Méthodes : une étude rétrospective des cas d’intoxications volontaires, enregistrés entre 2000 et 2010, dans les dossiers médicaux et les registres de consultation des 15 hôpitaux au Mali, a été réalisée.
Résultats : pendant la période d’étude, 884 cas d’intoxication (233 hommes et 651 femmes) ont été identifiés, soit 28 % de l’ensemble des intoxications déclarées durant la même période. L’âge moyen de victimes était de 23 ± 8,9 ans. Selon nos résultats, les tentatives de suicide et l’avortement par l’ingestion volontaire de produits toxiques sont les circonstances les plus communes (respectivement 62,8 % et 29 % de cas). Les médicaments sont les principaux produits employés par les victimes (74,5 %), particulièrement la chloroquine (65 %), suivis par des produits industriels (9,1 %). Les produits industriels utilisés sont l’acide hydrochlorique (26,7 %), l’hypochlorite sodium (l’eau de javel) (22,2 %) et l’acide sulfurique (15,6 %). Les symptômes d’empoisonnement variaient selon les substances impliquées, la quantité ingérée et le retard de traitement. Parmi les 877 cas dont l’évolution était connue, 86 d’entre eux sont décédés.
Conclusion : le nombre réel d’intoxication volontaire est probablement sous-estimé, à cause des cas non diagnostiqués et non signalés.

English abstract

Introduction: Voluntary intoxication is a major medical and social problem in developing countries and the most common method of suicide attempt. The purpose of this paper is to describe the main characteristics of voluntary intoxication in Mali and the risk factors associated with the outcome of poisoning. More generally, the aim is to contribute to the reduction of morbidity and mortality associated with self-poisoning.
Methods: We conducted a retrospective descriptive study of the cases of deliberate self-poisoning recorded between 2000 and 2010 in 15 Malian hospitals.
Results: 884 cases of self-poisoning (233 men and 651 women) were identified during the period of study, representing 28% of all cases of poisoning reported during this period. The mean age of the victims was 23 ± 8.9 years. The available data indicate that the most common cases were suicide attempts and self-induced abortion using toxic substances (respectively 62.8% and 29% of all cases). The most common methods were drugs (74.5%), especially chloroquine (65%), followed by industrial products (9.1%). The most commonly used industrial products were hydrochloric acid (26.7%), sodium hypochlorite (bleach) (22.2%) and sulphuric acid (15.6%). The findings suggest that poisoning symptoms vary depending on the type of substance, the amount ingested and the delay before treatment. 86 of the 877 cases with known outcome resulted in death. Conclusion: The number of cases of poisoning is probably underestimated since many cases remain undiagnosed and unreported.

Santé publique n°3, mai-juin 2013 | p. 359 à 366 | publié le 12 mars 2014

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