« Je t'aime mon cœur », un programme régional de réduction des risques cardio-vasculaires... et des inégalités de santé

Marie Persiani | Olivier Aromatario | Christel Evrard-Garcia | Carole Gravatte | Linda Cambon | Margaux Creutz

Résumé en Français

« Je t’aime mon cœur » est un programme régional de contribution à la réduction des risques cardio-vasculaires, dont la stratégie a été déterminée à partir des fondements de la promotion de la santé, définie par la charte d’Ottawa. Un des objectifs est de réduire les inégalités de santé entre public tout venant et personnes en situation de précarité dans l’accès à des activités de prévention. De fait, l’accès au programme pour les personnes en situation de précarité semble lié aux actions menées spécifiquement pour elles, en particulier à un accompagnement par des professionnels spécialement dévolus à cette tâche. L’évaluation montre aussi que le programme a un impact positif sur les déterminants de santé tels que les facteurs individuels (connaissances, sentiment d’efficacité personnelle, estime de soi...) ou encore les facteurs environnementaux. On a observé une mobilisation sociale importante ainsi qu’une réelle appropriation du programme par les personnes concernées, et une meilleure coordination entre les professionnels des champs impliqués. La participation du public reste cependant limitée dans les instances de gouvernance, notamment le comité de pilotage et le comité technique. Des moyens complémentaires permettraient de faire vivre un véritable groupe « acteur » du programme. L’intégration du public à l’équipe projet devrait lui permettre d’être reconnu comme acteur à part entière au même titre que les autres parties prenantes.

English abstract

“Je t’aime mon cœur” (“I love you, my heart”) is a regional program aimed at reducing cardiovascular risk based on a strategy consistent with the Ottawa Charter. One of the objectives of the program is to reduce health inequalities between the general population and disadvantaged groups with limited access to preventive services. Among disadvantaged groups, access to the program appears to be related to the activities designed specifically for them and, in particular, to the support provided by professionals dedicated to the task. The study also shows that the program has had a positive impact on key determinants of health, including individual factors (knowledge, perceived self-efficacy, self-esteem, etc.) and environmental factors. In addition, the study provides evidence of social mobilization and indicates that the targeted populations have responded positively to the program. There is also evidence of better coordination between professionals from different fields. However, the level of public participation in governance remains low, particularly in the steering committee and the technical committee. Additional resources are needed to promote the emergence of a public group or population actively involved in implementing the program. The participation of the general public in the team behind the project should enable people to become actors in their own right on a par with other stakeholders.

Santé publique n°2 supplément, mars-avril 2013 | p. 217 à 233 | publié le 17 juillet 2013

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