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La promotion de la santé restera-t-elle une utopie dans un système politique morcelé ? Le cas de la Communauté française de Belgique

Résumé en Français

En Communauté française de Belgique (aujourd’hui Fédération Wallonie-Bruxelles) la politique de santé, en particulier la promotion de la santé, est liée à l’évolution du paysage politique, et aux lois successives qui, à partir de 1980 ont précisé les compétences de l’État fédéral, des communautés et des régions. C’est dans cette période que les services et activités d’éducation pour la santé se développent, d’abord de manière non formalisée, puis à partir de 1988 dans un cadre organisé qui permet d’améliorer les programmes.
En 1997, un décret introduit le concept de promotion de la santé, remanie le dispositif et au sein d’un plan quinquennal 1998-2003, détermine les priorités. D’importants progrès sont observés en termes d’approche globale et non plus centrée sur les facteurs de risque. Le second programme quinquennal 2004-2008, cherchant à articuler médecine préventive et promotion de la santé, crée une diversification des acteurs et une dynamique de concertation intersectorielle, mais la multiplicité des niveaux de décision rend difficile le travail concerté et l’implication réelle des acteurs et des populations. La priorité donnée aux programmes de médecine préventive, sans une prise en compte sérieuse de leur accessibilité sociale et culturelle, nuit à une approche de promotion de la santé. De fait, celle-ci souffre d’une rupture entre la vision politique et le travail des acteurs de terrain.
Le secteur de la promotion de la santé plaide alors, en vain, pour un troisième programme quinquennal, engageant l’ensemble des ministres, réalisant une véritable intersectorialité, une action sur les déterminants de la santé, la participation active des populations et une réduction des inégalités sociales de santé. En 2010, à l’initiative de la ministre de la Santé, une évaluation externe, discutable dans sa méthode, augmente l’inquiétude des acteurs. Les questions actuelles sur l’avenir de l’État belge, la crise économique et la diminution des financements augmentent l’incertitude. Les échéances électorales proches incitent le secteur de la promotion de la santé à poursuivre la défense d’une vraie politique dans ce domaine, sur la base de l’expérience acquise par les associations et de la qualité des pratiques.

English abstract

In the French Community of Belgium (the Wallonia-Brussels Federation), the changing political landscape and the various laws relating to the roles of the federal state, communities and regions introduced since 1980 have had a significant impact on health policy. Since then, there have been significant developments in health education services and activities.
In 1997, a government decree was issued to promote the concept of health promotion, to reform the existing system and to define policy priorities as part of a new five-year plan (1998-2003). Significant progress was made during this period as a result of the development of a global approach extending beyond the mere analysis of risk factors. The second five-year plan (2004-2008), aimed at combining preventive medicine and health promotion, resulted in the involvement of a wider range of actors and greater cross-sector collaboration. However, the sheer number of decision-making levels has been a major obstacle to popular participation and consultation. If the question of social and cultural accessibility is not seriously addressed, the focus on preventive medicine programs may prove to be detrimental to the development of an effective health promotion framework. The disconnect between the political vision and the reality of practice has had an adverse impact on health promotion. Health promotion professionals have repeatedly called for a third five-year plan involving all ministers and aimed at developing a cross-sector approach, at addressing the determinants of health, at promoting the active participation of local communities and at reducing social health inequalities.
The concerns of health promotion practitioners were further exacerbated by the introduction of an external assessment process initiated by the Ministry of Health in 2010. The current concerns over the future of the Belgian state, the economic crisis and the impact of spending cuts have increased the sense of uncertainty. The upcoming elections provide further incentive for health promotion professionals to continue in their efforts to promote effective policy responses based on the skills and experience of associations and on practice quality.

Santé publique n°2 supplément, mars-avril 2013 | p. 149 à 160 | publié le 17 juillet 2013

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