L'éducation pour la santé dans les Agences régionales de santé en 2012 : constats et analyses

François Baudier | Lara Destaing | Claude Michaud

Résumé en Français

L’objectif de cet article est de faire un point de situation sur la place qu’occupe en 2012 l’éducation pour la santé au sein des Agences régionales de santé (ARS). La méthodologie utilisée repose sur une enquête auprès des membres du réseau des directeurs de la santé publique des ARS. La très grande majorité des répondants considère que l’éducation pour la santé a une place importante au sein de leur Agence, notamment à travers les orientations de leur projet régional de santé et des activités au sein des instances de démocratie sanitaire. Il en est de même pour les relations avec l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé et le réseau des Instances régionales d’éducation et de promotion de la santé (IREPS). Cependant, ces résultats doivent être fortement nuancés si l’on tient compte des propos recueillis dans les questions ouvertes ou lors des entretiens. Plusieurs facteurs viennent en effet moduler les résultats portant sur l’analyse des données quantitatives : la dimension interprétative du terme « éducation pour la santé » dans l’esprit de beaucoup (entre la promotion de la santé et la prévention médicalisée) ; une priorisation relativement faible de ce champ au sein des ARS (en dehors de l’éducation thérapeutique du patient), au regard de la veille/sécurité sanitaire, des soins et du médico-social ; des moyens mis en œuvre insuffisants par rapport aux enjeux et des perspectives en termes de budget jugées peu encourageantes ; la variabilité des relations avec les principaux opérateurs ; la nécessité de consolider un corpus de connaissances sur les bonnes pratiques, de les faire connaître et de les mettre en œuvre. Enfin, la place occupée par l’éducation pour la santé est très dépendante des personnes, notamment en lien avec l’engagement des directeurs généraux des ARS.

English abstract

This paper examines the role of health education in the French Agences régionales de santé (ARS, Regional Health Agencies) in 2012. A survey was conducted among public health managers working in the ARS. Most of the participants reported that health education plays an important role in their agency, notably through their regional health plan and the activities of the organizations responsible for promoting democracy in health care. This is also true of the links with the Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES, the National Institute for Health Prevention and Education) and the network of Instances régionales d’éducation et de promotion de la santé (IREPS, the Regional Authorities for Health Education and Promotion). However, the answers to the open-ended questions and the results of the interviews suggest that these results must be interpreted with caution. The study focuses on a number of factors that must be taken into account when considering the results of the quantitative analysis. These factors include: the subjective (or interpretive) dimension of the term “health education” emphasized by many of the participants (a term involving an emphasis on either health promotion or preventive medicine); the limited emphasis on health education in the ARS (beyond therapeutic patient education) compared to other issues such as health monitoring and security, health care and medico-social problems; the limited resources allocated to health education and the bleak budget outlook; the relationships with the main operators; and the need to develop, promote and apply knowledge of good practice. Finally, the study shows that the role of health education is dependent on individuals’ willingness to promote it and, in particular, on the commitment of ARS managers.

Santé publique n°2 supplément, mars-avril 2013 | p. 101 à 109 | publié le 12 mars 2014

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