Comportements sexuels et acceptabilité du dépistage des IST (dont le VIH) à la sortie de discothèques à Saint-Gilles les Bains, île de la Réunion

Marion Patoureau | Véronique Ollier | Michel Cartoux

Résumé en Français

Les centres CDAG/CIDDIST (Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit/Centre d’Information, Dépistage et Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles) ont été mis en place pour répondre à la demande d’une population à risque d’Infections Sexuellement Transmissibles (IST) souhaitant se faire dépister de façon anonyme, gratuite et confidentielle. À l’occasion du Sidaction 2010, une enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 100 personnes à la sortie des discothèques à Saint-Gilles les Bains (île de la Réunion), pour évaluer l’intérêt d’une intervention mobile (action d’information, de prévention et de dépistage du VIH et des IST), en dehors des locaux des CDAG-CIDDIST, au plus près des populations à risque. Elle a permis de recueillir des informations sur l’acceptabilité de l’intervention, du dépistage du VIH et des IST et sur les comportements sexuels de cette population. En plus d’une information sur les IST, un entretien plus approfondi avec un médecin était proposé ce soir-là, éventuellement suivi d’un dépistage sur place (prise de sang). L’enquête a permis de constater que le public se sentait concerné par l’action mise en place, 77 % la jugeait nécessaire, 43 % comptait venir à notre stand d’informations et de dépistage chercher des préservatifs. Une faible proportion de personnes (15 %) a été réellement jusqu’au bout de la démarche du dépistage sur place. Par ailleurs parmi cette population comprenant des personnes ayant des comportements à risque, 40 % n’avaient jamais réalisé de test de dépistage du VIH antérieurement. L’étude des comportements sexuels a montré, dans cette population spécifique, des pratiques à risque. En effet, 69 % pratiquaient des pénétrations anales de façon non protégée, 46 % chez les célibataires (personnes vivant seules sans relation stable). Les deux indicateurs recueillis : l’acceptabilité de l’intervention mobile de proximité en dehors des locaux du CDAG-CIDDIST et les comportements à risque de la population ciblée, nous invitent à poursuivre ces actions « hors les murs » sur des populations ciblées et à les promouvoir largement.

English abstract

The CDAG/CIDDIST centers (CDAG: Free Anonymous Testing Center/CIDDIST: STI Information, Testing and Diagnosis Center) were created in response to the demands of a population at risk of contracting sexually transmitted infections (STIs) wanting to undergo free, anonymous and confidential testing. On the occasion of Sidaction 2010, a study based on a sample of 100 individuals leaving nightclubs in Saint-Gilles (Réunion) was conducted to evaluate the effectiveness of mobile interventions (i.e. measures to promote HIV and STI information, prevention and testing) beyond the confines of CDAG/CIDDIST centers, focusing specifically on at-risk populations. Data were collected on the acceptability of the intervention and HIV/STI testing and on sexual behaviors among the studied population. In addition to STI-related information, participants were offered a more in-depth consultation with a doctor, followed, if necessary, by a test (blood sample). The results show that there was significant interest in the new measures among the population. 77% considered them necessary. 43% intended to come to the information and testing stand for contraceptives. A small proportion of participants (15%) completed the full screening process in situ. In addition, among the studied population (which included individuals with high-risk behaviors), 40% had never undergone HIV testing. The study highlighted various sexual risk behaviors. 69% of the participants engaged in unprotected anal intercourse, including 46% of single people (defined as living alone and not in a stable relationship). The two indicators (i.e. acceptability of local interventions outside CDAG/CIDDIST centers and risk behaviors among the targeted population) suggest the need to pursue “extramural” interventions among targeted populations and to promote them widely.

Santé publique n°6, novembre-décembre 2012 | p. 523 à 532 | publié le 26 août 2014

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