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Epidémiologie des avortements provoqués en Côte d'Ivoire

Résumé en Français

Cette étude avait pour objectif de décrire les avortements provoqués en Côte d’Ivoire. Il s’agissait d’une enquête descriptive transversale réalisée sur l’ensemble du territoire national en 2007 auprès de 3 057 femmes âgées de 15 à 49 ans sur leur recours à l’avortement. Les résultats de l’étude montrent que l’avortement provoqué clandestin est une pratique répandue chez les femmes vivant en Côte d’Ivoire avec une prévalence de 42,5 %. Les femmes qui ont eu le plus recours à l’avortement avaient moins de 25 ans, étaient célibataires, sans niveau d’instruction et utilisaient la contraception. Plus de la moitié de ces avortements (52,1 %) ont été pratiqués à domicile par des avorteurs traditionnels ou par les femmes elles-mêmes avec des plantes ou décoctions. Les motifs les plus évoqués par les personnes pour justifier le recours à l’avortement étaient dominés par la crainte de la réaction des parents (27,7 %), l’âge trop jeune pour avoir un enfant (22,2 %), le manque de ressources financières pour assurer la charge d’un enfant (21,3 %) et la volonté de poursuivre les études. Plus de la moitié (55,8 %) des femmes ont déclaré avoir déjà eu des complications qui sont plus fréquentes à l’issue des avortements à domicile que ceux effectués en milieu hospitalier. Pour prévenir ou traiter ce fléau social, il est nécessaire de recourir à des actions et réformes politiques et juridiques à type de révision de la législation relative à l’avortement en Côte d’Ivoire, et de promouvoir l’accès au planning familial.

English abstract

The objective of this study was to examine induced abortion in Côte d’Ivoire. A nationwide cross-sectional descriptive study of induced abortion was carried out in 2007 among 3,057 women aged 15-49 years. The study showed that induced abortion is a widespread practice in Côte d’Ivoire, with a prevalence estimated at 42.5%. The women who had undergone an abortion were generally under 25, unmarried, and illiterate, and had used contraception. More than half (52.1%) of all induced abortions were performed at home by traditional abortionists or were self-induced with plants or decoctions. The main reasons for induced abortion were concern about the reaction of parents (27.7%), age (22.2%), a lack of financial resources (21.3%) and the desire of women to continue their education. More than half of the participants (55.8%) stated that they had suffered complications, which were more common after a home abortion than after a hospital abortion. Political and legal measures or reforms aimed at changing abortion laws in Côte d’Ivoire and better access to family planning are required in order to prevent or treat the social issue of induced abortion.

Santé publique n°Hors-Série, avril-mai 2012 | p. 67 à 76 | publié le 26 août 2014

ACTUALITÉ

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