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Différences sociales dans les troubles de la santé mentale en population salariée : résultats issus de l'enquête Samotrace

Résumé en Français

Des inégalités sociales pour les troubles de la santé mentale ont été montrées, les catégories sociales les plus défavorisées étant les plus à risque pour ces troubles. Toutefois, ces inégalités ne sont pas toujours observées et les résultats peuvent varier selon le trouble de santé mentale et l’indicateur de position sociale étudiés. Cette étude vise à explorer l’association entre la position sociale (niveau d’études et profession) et certains troubles de la santé mentale (souffrance psychique via l’échelle du GHQ28 et ses quatre sous-dimensions, symptômes dépressifs, anxieux, somatiques et dysfonctionnement social, consommation de psychotropes, consommation excessive d’alcool et statut tabagique) dans l’échantillon Samotrace composé de 6 056 salariés des régions Centre, Pays-de-Loire et Poitou-Charentes. Les différences sociales observées pour les symptômes dépressifs et la prise de psychotropes, pour lesquels les salariés les moins diplômés et ouvriers avaient les prévalences les plus élevées, ne persistent pas après ajustement sur l’âge et des facteurs de risque dits classiques des troubles de la santé mentale (situation familiale, soutien social, événements de vie, antécédents familiaux de dépression). Les forts gradients sociaux observés pour le statut tabagique persistent après ajustement. Des gradients sociaux inverses persistent après ajustement pour certains marqueurs de santé mentale : les salariés les plus diplômés et les cadres sont les plus à risque pour la souffrance psychique, et notamment les symptômes anxieux, somatiques et le dysfonctionnement social, surtout chez les hommes. Cette étude suggère que les facteurs de risque classiques des troubles de la santé mentale sont distribués inégalement en fonction de la position sociale et qu’ils peuvent contribuer à expliquer au moins en partie les inégalités sociales dans les symptômes dépressifs et la prise de psychotropes.

English abstract

Social inequalities in mental health among employees: results of the Samotrace study (France) Social inequalities in mental disorders have been reported. Studies indicate that the lower the social position, the higher the prevalence of mental disorders. However, these inequalities have not always been observed and results may vary according to the examined indicator of social position and mental health outcomes. The objective of this study was to examine the link between social position (educational level and occupation) and mental disorders (psychological distress measured using the GHQ-28 scale and its four sub-dimensions, i.e. depressive, anxiety, and somatic symptoms and social dysfunction, psychotropic drug use, alcohol abuse, and tobacco status) in a random sample of 6,056 male and female employees in the Centre, Pays-de-Loire, and Poitou-Charentes regions of west-central France. A high prevalence of depressive symptoms and psychotropic drug use was found among low-educated employees and blue-collar workers. However, these results did not persist after adjustment for age and classical risk factors for mental disorders (marital status, social support, life events and family history of depression). Strong social gradients were observed for smoking; these social differences persisted after adjustment. Inverse social gradients were observed and persisted after adjustment: more educated employees and professionals/managers were found to be at higher risk of psychological distress, especially anxiety and somatic symptoms and social dysfunction (particularly men). This study suggests that classical risk factors for mental health outcomes may be socially graded and may account at least in part for the social inequalities observed in depressive symptoms and psychotropic drug use.

Santé publique n°6 - supplément, novembre-décembre 2011 | p. 59 à 73 | publié le 11 juin 2012

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