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Une méthode alternative pour caractériser l'environnement « obésogénique » de l'enfant. Pertinence d'une analyse factorielle des correspondances multiples (AFCM)

Résumé en Français

Le but de cette étude est de caractériser l’environnement « obésogénique » d’un groupe d’enfants d’âge scolaire en utilisant une analyse factorielle des correspondances multiples (AFCM), comme approche alternative aux choix méthodologiques traditionnels, applicable, même aux échantillons de taille modeste. Quatre-vingt-onze enfants (39 filles et 52 garçons) âgés de 10,0 ± 0,9 ans ont été aléatoirement récrutés au sein de 2 établis-sements scolaires publics français. Les données concernant leur cadre familial, l’implication des parents, leur temps télévisuel et leur comportement alimentaire ont été obtenues par questionnaire. Leur niveau d’activité physique et leur temps sédentaire ont été évalués au moyen d’un accéléromètre (MTI Actigraph, modèle 7164) pendant 3 jours, y compris un jour férié. Les données ont été traitées au moyen d’une AFCM. Une méthode d’estimation du risque a ensuite été appliquée en considérant la distribution des enfants suivant leur statut vis-à-vis du surpoids/obésité dans le plan factoriel produit par l’AFCM. Les caractéristiques « obésogéniques » sont apparues comme 4 possibilités de combinaison entre l’environne-ment familial et des comportements variés vis-à-vis de l’activité physique, la sédentarité et l’alimentation. Le risque relatif (RR) de surpoids/obésité était de 2,64 [1,52 ; 4,57] (p < 0,0001) pour une combinaison entre un environnement familial « défavorisé » + une association activité physique faible et alimentation riche en matières grasses et de 0,36 [0,14 ; 0,94] (p < 0,05) pour un environnement familial « favorisé » + une association activité physique forte et alimentation pauvre en matières grasses. L’AFCM apparaît suffisamment robuste et pertinente pour orienter efficacement les hypothèses étiologiques et les décisions concernant les stratégies d’intervention individuelle ou collective.

English abstract

The purpose of this study was to describe an “obesogenic” environment for a group of schoolchildren using a multiple correspondence analysis (MCA) as an alternative approach to traditional methodological choices. MCA is applicable even for small samples. Ninety-one children (39 girls and 52 boys) aged 10.0 ± 0.9 years were randomly recruited from two French public schools. Data on their family context, parental involvement, television time and their eating habits were obtained through questionnaires. Their level of physical activity and sedentary time were assessed using an accelerometer (MTI Actigraph model 7164) for three days, including a holiday. The data were processed using an MCA together with a technique for estimating relative risks (RRs) of overweight/obesity according to the distribution of children in the factorial plane produced by the MCA. The “obesogenic” factors appeared as four possible combinations between family environments and various behaviours with regard to physical activity, sedentary behaviour and diet. The RR of overweight/obesity was 2.64 [1.52, 4.57] (P < 0.0001) for a combined association of a “disadvantaged” family environment + low physical activity and high fat diet. The RR of overweight/obesity was 0.36 [0.14, 0.94] (P < 0.05) for an association of a “privileged” family environment + high physical activity and low fat diet. Thus, MCA appears sufficiently robust and relevant to effectively guide etiological hypotheses and decisions about individual and collective intervention strategies.

Santé publique n°2, mars-avril 2010 | p. 165 à 179 | publié le 29 décembre 2010

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