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Les médecins généralistes et le conseil en activité physique : des évidences aux contingences de la consultation

Résumé en Français

Introduction : La moitié des Français aurait une activité physique insuffisante. Les médecins généralistes sont considérés comme des professionnels de santé à même d’en faire la promotion. L’article analyse la façon dont ils disent aborder ce thème en prévention. Méthodes : Des entretiens semi-directifs portant sur la prévention ont été réalisés auprès de 99 généralistes franciliens. Les modalités d’investissement de l’activité physique ont été approfondies avec 20 d’entre eux. L’analyse a dégagé les logiques d’action des praticiens et leur diversité, dans une démarche de théorisation fondée. Résultats : Le conseil en activité physique n’est pas systématique et ne fait jamais l’objet d’une consultation dédiée. Les généralistes y viennent de façon contingente, selon les circonstances de la consultation, et pas avec tous leurs patients. La crainte des accidents et l’anticipation de réactions négatives de ceux-ci les freinent, même en présence d’indications médicales. Lorsqu’ils en parlent quand même, l’évaluation et les conseils sont succincts. Les généralistes manquent d’outils et de relais pour ce soin. Ils font appel à leur bon sens et à leur propre expérience sportive, quand ils en ont une. Leur formation les équipe peu et les politiques publiques incitatives ne suffisent pas à les rendre opérationnels ni à se sentir légitimes. Conclusion : L’activité physique est un soin qui trouve difficilement sa place en consultation de médecine générale. Perçue comme une affaire de goût, elle offre encore peu de prises à la normativité médicale, en dépit d’un contexte politique porteur.

English abstract

Introduction: One half of the French population has an insufficient level of physical activity. General Practitioners are consi-dered to be well-placed to promote physical activity. This article analyses how they address this issue. Methods: Semi-structured interviews were conducted on preventive care with 99 GPs from the Parisian area. Their approach to physical activity counselling was discussed in greater detail with 20 GPs. The analysis identified the diverse rationales and approaches of GPs in a grounded theory perspective. Results: Physical activity counselling is not systematically addressed and is never the subject of a specific consultation. Talking about physical activity may come up in a consultation, but not with all types of patients, and largely depends on contingencies and circumstances. A fear of sporting accidents and a negative anticipation of the patient’s reactions make GPs reticent to address these issues, even in the presence of medical indications. Even when they talk about physical activity, their assessment and advice are succinct. GPs lack tools and resources to encourage physical activity. They rely on common sense and use their own sport experience, when present. General medical training is not very helpful, and incentive public policies are insufficient to make them feel both operational and legitimate. Conclusion: It is difficult to integrate physical activity preventive care in general practice. Perceived as a matter of personal taste, it is rarely part of routine medical practice, despite a favourable political context.

Santé publique n°1 supplément, janvier-février 2016 | p. 153 à 161 | publié le 23 juin 2016

ACTUALITÉ

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