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La construction de la valorisation de l'activité physique : le rôle des associations VIH

Résumé en Français

Avec l’arrivée des trithérapies en 1996-1997, l’infection au VIH, jusqu’alors considérée comme une infection mortelle, change de statut dans le champ de l’action en santé publique. Progressivement assimilée à une « maladie chronique », les discours de prévention tertiaire ciblant les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) évoluent. L’analyse de la littérature scientifique, et des revues de quatre associations nationales VIH publiées entre 1990 et 2010, montre que les activités physiques, jusqu’alors plutôt déconseillées, car évoquées comme dangereuses, sont peu à peu présentées comme un levier d’amélioration de la qualité de vie et conseillées pour ce public. Cet article étudie cette reconfiguration des discours de prévention concernant l’infection au VIH, ainsi que ses effets sur les discours diffusés par les associations accueillant des PVVIH. Il montre comment la requalification de cette infection dans la catégorie des « maladies chroniques » provoque, sur la base de l’expertise scientifique, une réorientation des discours de prévention en faveur de l’engagement dans une activité physique régulière et contrôlée. Cette nouvelle orientation contribue à la reconfiguration du milieu associatif, qui relaie ce discours et se restructure en créant parfois des dispositifs d’activités physiques. On peut toutefois s’interroger sur les effets de cette nouvelle valorisation de l’activité physique au regard de l’absence de prise en compte des difficultés rencontrées par les PVVIH pour répondre à ces incitations réitérées à modifier leurs modes de vie afin d’être de « bons » malades chroniques.

English abstract

With the arrival of triple combination therapy in 1996-1997, HIV infection, considered up until then to be a life-threatening condition, changed statuses within the realm of public health actions Progressively likened to a “chronic illness”, the discourse on HIV prevention targeting people living with HIV (PLHIV) began to evolve. A review of the scientific literature and the journals of four national HIV associations published between 1990 and 2010 shows that physical activities, previously discouraged because considered to be dangerous, have become increasingly presented as a means of improving quality of life and are increasingly recommended for PLHIV. This article studies this reconfiguration of the discourse on HIV prevention, as well as its effects on the discourse conveyed by HIV associations. The article shows how the new classification of HIV as a “chronic illness”, on the basis of scientific expertise, has led to a modified discourse on prevention, including the recommendation of regular and controlled physical activity. This new orientation has contributed to the restructuring of HIV associations which relay this discourse and modify their organization and services, increasingly offering access to physical activities. However, this raises the question of the effects of this new representation of physical activities, as there has been little conside-ration of the difficulties encountered by PLHIV to respond to these repeated encouragements to modify their lifestyles in order to be “good” chronically ill patients.

Santé publique n°1 supplément, janvier-février 2016 | p. 89 à 100 | publié le 22 juin 2016

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