Accéder à mon espace | Nous contacter | Espace presse | S'abonner au Flash Email | Adhérer à la SFSP

 

De quelques dimensions éthiques et philosophiques de la décision en santé publique… et ailleurs

Ethical and philosophical dimensions of decision-making in public health

Résumé en Français

Les décisions en santé publique, ou en santé individuelle, sont prises par des hommes (individus ou collectifs) pour d’autres hommes (individus ou collectifs). Les valeurs humaines, c’est-à-dire ce qui relève de l’Éthique, sont donc en droit au premier plan. Trop souvent, sous prétexte qu’elles font appel à la subjectivité, elles n’apparaissent qu’après d’abondantes considérations techniques qui se parent, dans une société qui se veut scientiste, d’une prétention d’objectivité, bien entendu illusoire. L’auteur, se plaçant dans la lignée de Lévinas, de Ricoeur, et aussi de Kant pour qui le « Que dois-je faire ? » est la question la plus fondamentale que doit affronter tout homme, développe quatre arguments qui plaident en faveur de la prééminence de l’Éthique, comme fondement des décisions de politique de santé. 1) Il rappelle les valeurs intangibles que sont l’Unicité et l’Universalité de l’espèce humaine d’une part, et la Singularité de la Personne de l’autre. 2) Il insiste sur le naufrage éthique qui menace l’ensemble du système de santé et de soins. 3) Il expose certains résultats de la neurophysiologie moderne (travaux de A.R. Damasio), rejoignant ici une intuition d’Aristote que le processus de décision comporte deux phases : la délibération et le choix. Damasio montre que l’absence d’émotion inhibe le choix dans toute décision, et tout particulièrement celles qui impliquent les valeurs humaines. 4) Il insiste enfin, d’après Edgar Morin, sur les difficultés pratiques et théoriques à prendre une bonne décision, et sur ce que Morin appelle « l’écologie de l’action », celle-ci pouvant souvent échapper complètement aux intentions des décideurs. Car « si l’homme fait l’Histoire, il ignore l’Histoire qu’il fait ».

English abstract

Decisions in public health, or in individual health care, are taken by people (individuals or collective) for other people ((individuals or collective). Human values, that is to say what is connected to Ethics, should be to the fore, de jure. Too often, under the pretext that they refer to subjectivity, they appear only after very many technical considerations. The latter, in a scientist society, are supposed to deserve a claim to objectivity, this being of course illusory. The author, placing himself in the line of Levinas, Ricoeur, and also of Kant, for whom the “What must I do?” is the most fundamental question any human being has to face, develops four reasons which plead for the pre-eminence of ethics as the foundation of decisions in a policy for public health. 1) He reminds us the intangible values, which are on one side uniqueness and universality of mankind, and on the other side the singularity of the human person. 2) He insists on the ethical wreck which threatens the whole health- and healthcare systems. 3) He sets out some results of modern neurophysiological research (AR Damasio’s work), joining an intuition of Aristoteles: the decision making process implies two phases : deliberation the aim of which is to list the different possible actions to undertake, then the choice between those actions. Damasio shows that the lack of emotions inhibits the choice, especially when decision implies human values. 4) Finally, he insists, after E. Morin, on the practical and theoretical difficulties in taking a “good” decision, and on what Morin calls “ecology of action”. The results of a decision may completely escape from the decision-makers aims, very often for unexpected social and psychological reasons.

Santé publique n°4, juillet-août 2008 | p. 327 à 339 | publié le 22 décembre 2008

ACTUALITÉ

 x 

Soutenir l'accès libre
à la Revue Santé publique

 

Ce site utilise des cookies pour assurer l'authentification des internautes, mais également pour réaliser des statistiques de visites.