INTERVIEW DE :
Olivier Grimaud
RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT DE LA REVUE, RUBRIQUE "PRATIQUES ET ORGANISATION DES SERVICES DE SANTÉ"
MEDECIN DE SANTE PUBLIQUE, EPIDEMIOLOGISTE, ENSEIGNANT CHERCHEUR À L'EHESP
Pouvez-vous présenter votre parcours ?
Médecin généraliste de formation, c’est la participation en 1987-89 à un projet de prévention et de promotion de la santé en Afrique subsaharienne qui m’a initié à la santé publique. Attiré par ce champ de recherche et d’action, j’ai suivi le Master of public health de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, puis la spécialisation en santé publique en Angleterre. Je dois beaucoup à cette période très enrichissante d’ouverture à d’autres cultures et systèmes de santé. De retour en France, j’ai travaillé plusieurs années en Bretagne à l’Observatoire Régional de Santé, puis à l’Union Régionale des Médecins Libéraux. J’ai ensuite rejoint l’École des hautes études en santé publique, où j’ai dirigé le département « Méthodes quantitatives en santé publique » (Metis) entre 2014 et 2021. Je continue actuellement à y enseigner l’épidémiologie et à conduire des travaux de recherche. Ma thématique principale concerne l’épidémiologie et la prise en charge de l’accident vasculaire cérébral, souvent abordée sous l’angle des inégalités sociales de santé.
Dans quelles circonstances avez-vous intégré l'environnement de la revue Santé Publique ?
Pour la consulter régulièrement et y avoir publié quelques articles, je connais assez bien la revue Santé Publique. Étant membre d’un laboratoire dont la thématique est la recherche sur les services et le management en santé, j’ai été particulièrement intéressé par l’annonce relative à la fonction de rédacteur-adjoint « Pratiques et organisation des services de santé ». Des échanges avec des collègues et des membres du comité de rédaction ont terminé de me convaincre à soumettre ma candidature. Je suis ravi qu’elle ait été retenue et qu’il me soit permis de prendre le relais de Cécile Fournier qui a mené cette barque avec succès.
Pouvez-vous évoquer les perspectives pour la rubrique que vous souhaiteriez mettre en œuvre dans les années à venir en tant que Rédacteur en chef adjoint ?
Le contexte sanitaire récent démontre à quel point les enjeux de santé, ceux de santé publique en général, peuvent surgir sur le devant de la scène. Les richesses mais aussi des fragilités de notre système de santé ont été révélées. En tant que rédacteur en chef adjoint Pratiques et organisation des services de santé, j’aimerais accompagner les échanges et la valorisation des travaux d’équipes qui s’interrogent sur leur rôle, expérimentent des méthodes innovantes, évaluent des programmes visant à prévenir les risques ou à offrir des soins pertinents à tous ceux qui en ont besoin. J’aimerais également encourager la prise de recul, le « pas de côté » que permettent les comparaisons internationales. À titre d’exemple, toutes les nations sont, à différents termes et degrés, confrontées au vieillissement, au poids croissant des pathologies chroniques, aux réponses à la perte d’autonomie. Les solutions « ailleurs » peuvent utilement interroger voire inspirer les pratiques « ici ».
Accordez-vous une importance particulière à la communication scientifique vulgarisée ? Quel intérêt y voyez-vous pour le lectorat et la population en général ?
En tant qu’enseignant-chercheur, je suis très sensible à la question de la transmission de la connaissance et, étant donné le public de futurs décideurs en formation à l’EHESP, au lien entre preuve scientifique et décision. Être un « vulgarisateur », c’est transmettre à un public profane la capacité et la confiance lui permettant de juger la validité et les implications des résultats d’une étude scientifique. On peut penser la vulgarisation comme un espace de rencontre où deux parties, les chercheurs et le public, ont un rôle actif à jouer. Celui de transmettre pour les premiers, et ceux d’interroger et de recevoir pour les seconds. La revue Santé Publique pourrait réfléchir à la façon dont elle facilite ce processus.
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